Edito : « La mode est un droit, pas un privilège »

Jamais l'ouverture d'une boutique n'avait fait autant de bruit en France.

D'un côté, de nombreux français pensent que la mode est un droit, et de l'autre certains n'y voient qu'un caprice, un confort expédié depuis la Chine, qui finira brûlé au quatre coins du monde. Sauf que Shein n'a rien inventé. La mode produit déjà des milliards de vêtements en Chine qui finissent rapidement à la poubelle.

Qu'est ce qui rend Shein pire que Zara ou H&M, au point de cliver à ce point l'opinion publique ? Est-ce qu'on a vraiment raison de détester Shein ?

La mode est peut être un droit, mais il faut bien le financer, et Shein, qui propose des t-shirt à 9€ (le prix moyen des produits sur leur plateforme), a bien trouvé un moyen de le faire : en vendre en quantités inégalables.

« Sans volume, pas de marge, sans marge, pas de Shein. »

Mais dire que s'habiller pour pas cher est un droit fondamental, c'est un glissement sémantique grave. Ce qui est effectivement un droit, c'est de pouvoir s'habiller dignement, c'est de ne pas avoir froid en hiver ni être nu. Mais suivre les dernières trends Tiktok, ce n'est pas un droit, c'est un luxe.

Alors oui, tout ça était déjà bien présent avant Shein. L'entreprise n'a rien inventé, le problème existait déjà, mais elle a poussé le système de la fast fashion à son paroxysme, et tente aujourd'hui de le rendre moralement correct. Et pendant qu'elle martèle son attachement à ceux qui n'ont pas les moyens, elle génère des milliards.

Ce n'est pas un droit qu'ils défendent, c'est un business, masqué derrière de fausses bonnes intentions.

« Les gens font ce qu'ils veulent, jusqu'à ce qu'ils fassent ce que l'on veut d'eux. »