Fast Fashion (1/3) : La magie des petits prix
Shein, H&M, Primark... On les connaît tous, beaucoup d'entre nous les utilisent régulièrement. Pas chères et rapides, quel est le vrai coût de ces plateformes ? J'ai décidé de mener l'enquête, en voici la première partie. La suite, disponible au prochain numéro, et dans le suivant. Bonne lecture !
Shein, H&M, Primark... On les connaît tous, beaucoup d'entre nous les utilisent régulièrement. Pas chères et rapides, quel est le vrai coût de ces plateformes ? J'ai décidé de mener l'enquête, en voici la première partie. La suite, disponible au prochain numéro, et dans le suivant. Bonne lecture !
LES DÉTAILS D'UNE INDUSTRIE INHUMAINE...
Si la fast fashion nous permet de nous habiller en dépendant peu, les conséquences sociales en sont alarmantes, notamment en ce qui concerne les conditions de travail des ouvriers dans les pays producteurs. En effet, pour optimiser leurs revenus, de nombreuses marques délocalisent leur production dans des pays où les salaires sont moins élevés. Malheureusement, les normes de travail y sont généralement moins strictes, voire inexistantes. Depuis l'augmentation des salaires en Chine, les entreprises occidentales se sont majoritairement tournées vers le Bangladesh. Plus de 80% de la population de ce pays d'Asie du sud survit avec moins de deux euros par jour. Les ouvriers textiles, principalement des femmes, perçoivent un salaire mensuel minimum d'environ 70 euros, alors que le salaire vital est estimé à 450 euros la-bas. Ils n'ont qu'un jour de repos par semaine, trois jours de congés annuels et ni retraite, ni assurance chômage. Les ouvrier(ère)s travaillent dans des usines surchauffées, exposées à des substances chimiques toxiques donnant lieu à de fréquents évanouissements.
Les tragédies comme l'effondrement du Rana Plaza en 2013, qui a causé la mort de 1200 personnes, illustrent terriblement bien les dangers auxquels ces travailleurs sont confrontés. Les ouvriers ayant été contraints, sinon licenciés, par leurs employeurs de travailler dans un bâtiment qui menaçait de s'écrouler. Au vu des sinistres conséquences, une des marques impliquées a nié toute responsabilité. Ce phénomène est courant, car les grandes usines en contact avec le client et respectant leur charte de travail, se retrouvent incapables de respecter les délais. Alors elles se tournent vers des ateliers plus petits, qui eux... n'ont jamais entendu parler de cette charte. C'est la que cela devient incontrôlable. Sur le papier, la chaîne de production des grandes marques respecte les normes, il suffit de fermer hypocritement les yeux.
...QUI N'APPARAISSENT PAS SUR L'ÉTIQUETTE
Elles vont donc commander en toute bonne conscience des quantités et des quantités de pièces à une usine "conforme", tout en sachant pertinemment qu'elle sera incapable de tout livrer à temps. De plus, la provenance des matières premières est souvent floue. Par exemple, certaines entreprises s'approvisionnent en coton dans le Xinjiang, au nord-ouest de la Chine, bénéficiant de ce fait du travail forcé des Ouïghours. Ainsi, elles enfreignent les lois interdisant l'importation de biens produits en ayant recours au travail forcé.
Tout nous pousse à consommer excessivement, que ce soit l'importance que nous accordons à notre apparence ou les nombreuses stratégies mises en place par les grands magasins. Mais chaque achat huile la machine infernale, qui carbure grâce à l'exploitation de milliers d'humains dans le besoin et ravage notre planète. Mais avons-nous le temps, l'argent nécessaire pour prendre en compte la vie de ces femmes et de ces hommes si loin, face à un tee-shirt à cinq euros ? Peut-être pouvons-nous commencer par réfléchir avant d'explorer les alternatives possibles, allant mode et responsable, que nous verrons dans un prochain numéro !
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