La prépa A/L décryptée !

Pour celles et ceux qui sont perdus face à l'horizon Parcoursup, cet article aura pour but de vous éclaircir à travers le témoignage d'un ancien khâgnard de Guist'hau.

La prépa A/L décryptée !
Photo by Jeswin Thomas / Unsplash

Nombreux sont celles et ceux qui, arrivés à la fin de leur scolarité secondaire, se noient dans la pluralité des choix d’études. Dans cet article, il sera question de la prépa littéraire A/L que notre cher lycée a la joie d’accueillir ! J’ai interrogé un ancien étudiant de khâgne pour nous partager son expérience des points positifs et négatifs de cette filière. 

Avant toute chose, à quoi sert une prépa A/L ? Une prépa A/L prépare traditionnellement aux concours des différents ENS (Ulm à Paris, Lyon, et Paris-Saclay). L’ENS, comme vous le savez sûrement, est une école prestigieuse qui permet à de brillants étudiants d’y continuer leurs études après une prépa. Cette école forme principalement des enseignants du supérieur, en étant admis dans cet établissement, l’étudiant devient fonctionnaire et doit 10 ans à l’Etat, mais en contrepartie, il est rémunéré durant ses études. Cependant, les classes préparatoires A/L ne mènent pas qu’à l’ENS, il existe beaucoup d’autres débouchés, parmi lesquelles : l’école des Chartes à Paris spécialisée dans la recherche historique notamment dans l’analyse de textes ancien ; l’école du Louvre pour les férus d’histoire de l’art, et j’en passe. En fait, en deuxième année, on passe un concours pour la BEL (banque d’épreuves littéraires) qui regroupe une myriade d’écoles différentes dont les trois présentées plus haut mais aussi Sciences Po, des écoles de journalisme, etc… Il est également possible de passer un concours distinct pour la BCE (banque commune d’épreuves) qui regroupe une vingtaine d’écoles de commerce. Cependant, si par malheur un élève n’est accepté nulle part ou refuse des écoles, il a plusieurs possibilités. La première est de refaire sa deuxième année, et la seconde est d’accéder à l’université en ayant validé ses deux premières années de licence. Car, tout en étant en prépa, l’élève est obligatoirement inscrit à la faculté pour avoir un équivalent licence de ses années. Donc ce ne sont pas deux années de perdues comme le pensent certains d’autant que l’enseignement dispensé dans les différentes matières de AL (lettres, philosophie, LVA/LVB, langue antique, histoire, géographie et culture de l’antiquité) est réputé pour être de très bonne qualité. 

Passons aux remarques de notre ex-khâgnard.

Pour lui, la prépa AL de Guist’hau a été très positive. Ne sachant pas vraiment ce qu’il souhaitait faire, il a opté pour la prépa qui lui a permis de garder une grande ouverture, finalement une forme de poursuite du lycée avec un rythme plus soutenu, plus de devoirs, examens oraux, dans des matières qui lui plaisaient. Un autre aspect qui lui a plu est la modicité de cette formation (on ne paye que l’inscription à l’université). Ce qu’il a tout de suite aimé c’est d’être encore encadré, d’avoir des profs experts qui, pour la plupart, sont enseignants depuis plusieurs décennies. Il a apprécié la richesse des cours qui le poussait à approfondir ses connaissances et ses références. La prépa a stimulé sa curiosité et, selon lui, développé son esprit critique car l’étude approfondie de thèmes en des matières diverses a entraîné en lui une grande phase de réflexion. Il a lourdement insisté sur le fait qu'en prépa on s’immisce vraiment dans les cours, on ne survole pas, on apprend à penser. Il a aussi mis en avant des avantages plus terre-à-terre de la prépa comme l’accès à une cantine scolaire, bien plus facile que le CROUS qui est toujours bondé, mais aussi l’accès à une bibliothèque où l’on est certain de trouver les livres demandés car les professeurs font l’effort de commander, avec le concours du CDI, les ouvrages les plus pertinents. Un autre point qu’il trouvait intéressant était qu’en prépa, il y a beaucoup moins de grèves qu’à la fac. A titre d’exemple, depuis qu’il est retourné à l’université, il n’a eu qu’une fois cours le jeudi au lieu de quatre fois à cause des blocus. Une dernière chose qu’il a beaucoup aimé a été que la prépa lui a permis de participer à des options diverses et intéressantes. Il a suivi l’option théâtre, mais il y en a d’autres (langues vivantes, géographie plutôt porté sur la cartographie, etc…).

Cependant, il a aussi mis en avant des faiblesses, tout n’a pas été rose pendant ses deux années de prépa. Tout d’abord, le rythme étant très soutenu, il était épuisé et n’avait pas le temps de profiter de la vie étudiante, de faire du sport ou de se consacrer à ses passions. Il expliquait que sitôt rentré chez lui, il s’affalait sur son lit pour dormir. La charge de travail est conséquente, il devait travailler 3 à 4 heures par jour la semaine. Ensuite, il a souligné que l’ambiance dans la classe peut rapidement être pesante à cause du stress, de la fatigue et de la possible compétition entre les étudiants. Une autre chose qu’il a mis du temps à appréhender est le format des évaluations : des DS de 6 heures, des colles (examens oraux) pouvant durer jusqu’à 25 minutes. 

Voilà chers lycéens, j’espère que cet article vous a permis d’y voir plus clair !