Sailor et Lula : un lavage de cerveau
Maintenant que j'ai vu ce film, je peux assurer que je pourrais mourir en paix.
Vous avez sans aucun doute été harcelés durant toute l’année par la nouvelle de la mort de notre cher David Lynch, artiste éclectique et universel, à la filmographie limitée mais immensément dense. Toute sa vie, il a croisé les genres et les arts, débutant par la peinture pour ensuite se plonger dans le cinéma en passant par la photographie. Surtout célèbre pour des films comme Mulholland Drive ou Lost Highway, des récits décousus, psychédéliques, fous, horrifiques, il ne faut pas oublier l’œuvre majeure que constitue Sailor et Lula, ma révélation du mois de février ! Je vais ici vous partager un bref résumé de l'œuvre pour ne pas trop vous dérouter puis mon avis mais surtout, mes ressentis car ce film a un effet psychique mais aussi viscéral !
Sailor est un homme charismatique qui est fou amoureux de Lula. Un obstacle se présente à leur passion : la mère a commandité l’incendie de sa maison pour tuer son mari, le père de Lula, et tente à tout prix de le cacher à cette dernière. Il y a un problème, Sailor a tout vu et c’est pourquoi elle engage un tueur à gage pour l’assassiner. Mais Sailor, loin de se laisser poignarder, massacre sauvagement son agresseur. Case prison de courte-durée, il fuit avec Lula à travers un road-movie d’un nouveau genre, où les thèmes de musique classique sont brutalement interrompus par un hard-rock éffréné. Ce film dépasse les frontières des genres : comique, aventure et science-fiction y tiennent une place importante. Des figures inquiétantes, récurrentes dans les œuvres de Lynch, sèment des embûches macabres à la fuite des héros : leur insouciance érotique est interrompue par des intrigants qui machinent leur perte. La présence maléfique de la mère hante la conscience de Lula qui, souvent, endormie par son amour démesuré, est réveillée par des hallucinations inquiétantes qui mettent en scène sa mère en sorcière sans pitié.
À la sortie de la salle de cinéma, j’ai erré toute la soirée dans les rues, troublé car j’avais l’impression que Lynch était parvenu à manipuler mon esprit, que ce que j’avais regardé était un cauchemar éveillé, trop réel pour être du cinéma. J’avais moi aussi l’impression que la mère s’était invitée jusque dans mon cerveau endolori.
Chers lecteurs, j’espère que cette courte présentation a avivé votre désir de vous plonger dans cet incroyable univers, tourmenté mais d’une richesse que j’ai rarement rencontrée durant mes déambulations cinématographiques !
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