@sid.uzl : influenceuse antiraciste
Éducatrice spécialisée de métier et créatrice de contenus engagés, @siduz porte un regard radical sur les luttes antiracistes en France. Pour elle, il est temps de passer à l’action !

Sid.uzl* sur les réseaux sociaux, est éducatrice spécialisée de profession et créatrice de contenu antiraciste reconnue. Pour elle, engagement et militantisme ne s’arrêtent pas à son travail, ils se prolongent sur internet. Femme noire de 30 ans, elle rappelle la réalité des oppressions croisées. « On cumule, du patriarcat blanc à la marginalisation raciale. »
« Je ne vis pas des réseaux sociaux, mais c’est la continuité de ce que je défends dans mon métier et dans ma vie. »
*À sa demande, seul son nom d’usage sur les réseaux sociaux sera mentionné.
Un engagement précoce et radical
Dès le collège, Sid sait qu’elle veut devenir éducatrice spécialisée. Cette vocation s’enracine dans une sensibilité forte aux injustices sociales. « J’aime mon métier, c’est une chance. » Mais son engagement va plus loin. Elle dénonce une France trop tiède face aux discriminations. Quand on lui demande si ses engagement sont exclusifs ou radicaux, elle répond :
« oui, et ? »
Une réponse simple, qui peut paraitre provocante pour certains, mais pour elle, il faut arrêter les demi-mesures :
« Il y a eu un temps pour l’éducation, ça n’a pas marché. Aujourd’hui, il faut être radical, il n’y a pas de "oui mais" avec les droits humains. La fin de l’esclavagisme ne s’est pas faite gentiment. »
Contre les récupérations et exclusions
Sid critique aussi certains mouvements féministes qu’elle juge exclusifs. Elle pointe notamment le collectif Némésis, qu’elle qualifie de groupuscule d’extrême droite composé uniquement de femmes blanches rejetant les femmes noires et racisées. « Leur but ? Alimenter la xénophobie et le racisme. »

Sur les réseaux, une voix parfois étouffée
Son militantisme passe aussi par les réseaux sociaux, où elle se considère comme une créatrice de contenu engagée, parfois qualifiée de lanceuse d’alerte. Mais la visibilité est souvent limitée par les algorithmes.
« Ce sont eux qui censurent. Mes vidéos sont moins mises en avant, parfois supprimées. Bien souvent, mes vidéos font bien moins de vues que le nombre d'abonnés que j'ai sur la plateforme, mes propres abonnées ne voient pas toujours mes contenus »
Elle dit aussi avoir déjà préparé un deuxième compte "au cas-où". Elle fait face aussi au harcèlement, parfois violent et en masse, y compris venant de sa propre communauté.
« Le pire, c’est quand des personnes censées te soutenir basculent dans ces dynamiques d’oppression, parce que c'est plus facile. »
L’engagement à sa portée
Enfin, Sid rappelle que s’engager ne veut pas forcément dire tout bouleverser. Elle prone un engagement libre, dans la mesure de ce que l'on peut se permettre de faire.
« Acheter d’occasion, éviter certaines marques, écouter un podcast engagé sur le chemin du lycée… Chaque geste compte. Il ne faut pas se mettre la pression, il faut s'engager à sa mesure. »
Elle dit aussi qu'on ne peut pas être parfait partout, elle a choisi l'antirascime comme champs de bataille, mais elle laisse l'écologie à d'autres experts par exemple. Elle conclut :
« Il faut faire ce qu’on peut, arrêter de s’auto-flageller, juste faire de son mieux. »
Nous la remercions d'avoir accepté cette interview.
Vous pouvez la retrouvez sur ces différentes plateformes :

@siduzl
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